N’enterrons pas encore François !

Je relaie cet édito bien senti d’Armelle Delmelle (L’Edito de la rédaction de 1RCF Belgique du 20 février), retranscrit pour la facilité, et que vous pourrez retrouver en audio par le lien  https://www.rcf.fr/points-de-vue/ledito-de-la-redaction-de-1rcf-belgique?episode=559771 Pour moi, la bonne attitude consiste à prier pour François et pour l’Eglise, et que chacun puisse accomplir sa mission dans l’Eglise aussi longtemps que Dieu le voudra. Bernard P.

Le pape François est malade : cette information n’est pas nouvelle. Les dernières informations disponibles au moment de l’écriture de cet éditorial sont qu’il a une double pneumonie et que le tableau médical est toujours aussi complexe. N’importe qui serait le sujet d’inquiétude lorsqu’on combine son âge, l’ablation d’une partie d’un poumon lors d’une opération durant sa jeunesse et une maladie multi-microbienne actuelle. En plus de l’inquiétude compréhensible, le pape par sa position est sous le feu des projecteurs malgré la protection des murs de l’hôpital Gemelli de Rome. Ces derniers jours, on a entendu de tout dans les médias, allant des prières et vœux de rétablissement – que nous réitérons par ailleurs, aux questions sur son âge : Certains articles et séquences nous donnent l’impression qu’on enterre déjà François avant l’heure. Nos collègues de LN24 ont fait une séance sur la maladie du pape dans « Tout le monde en parle », dans laquelle il est question de l’âge, de l’élection des papes et, à nouveau, de ses propos lors de sa visite en Belgique. « Ne faudrait-il pas choisir un pape plus jeune ? Est-ce qu’on ne doit pas le pousser vers la sortie ? Est-ce que son âge et son état de santé ne seraient pas la cause de ses propos ? Un pape plus jeune aurait-il permis une autre issue concernant de ‘l’opération Calice’ ?… » Des questions posées à, ou par des invités qui ne semblent pas avoir de liens avec l’Eglise. Aucune contrepartie contradictoire, aucune remise en contexte ! Permettez-nous alors de remettre un peu d’ordre.

Si les cardinaux peuvent être électeurs (et donc élus) jusqu’à 80 ans, ils ont a priori remis leur démission comme évêques à 75 ans pour prendre leur retraite, à l’image de Mgr De Keysel, âgé aujourd’hui de 77 ans. On pourrait nommer un pape plus jeune : cela ne le met pas à l’abri de problèmes de santé ; personne n’a jamais été à l’abri de problèmes de santé d’ailleurs. Nous en venons à ceux qui ont l’air de l’enterrer avant l’heure, comme avec cette phrase prononcée par Dany Streutels, avocat, toujours sur LN24, après avoir mentionné les propos du Saint-Père sur l’avortement dans l’avion qui le ramenait de Bruxelles, je cite : « Je suis triste pour lui s’il n’est pas en bonne santé, mais je ne suis pas triste pour lui si on devait le remplacer » – fin de citation. La fonction du pape étant une mission à vie, cette remarque nous pose un problème. Remplacer le pape François signifierait qu’il a soit renoncé – ce qu’il a dit à de nombreuses reprises ne pas vouloir faire ; soit qu’il est décédé, et alors cela est extrêmement indélicat de la part de cet avocat.

Quittons la télé et intéressons-nous aux articles qui fleurissent par dizaines sur le sujet. L’un d’eux, publié sur le site de la RTBF, a retenu notre attention. Aujourd’hui titré : « Santé du pape François : ce que le silence sacré du Vatican murmure en secret », il pose la question du pourquoi il n’y a pas plus d’informations qui filtrent, et cette question est aussi celle du silence qui pourrait, selon lui, « être utilisé pour préparer la suite ». La suite, rappelons-le, elle est régie par un protocole qui sera a priori suivi à la lettre et donc prêt, quoi qu’il arrive. La suite est aussi prête dans les médias, chez nous (RCF) aussi, soyons honnêtes. Mais en aucun cas, cela ne doit autoriser qui que ce soit à aller trop loin dans les spéculations sur la suite des événements pour le pape, et à l’enterrer avant l’heure.

Une réflexion au sujet de « N’enterrons pas encore François ! »

  1. Avatar de furryab4c1c95f9furryab4c1c95f9

    Merci Bernard pour ces réflexions sur notre pape François hospitalisé. Il est vrai que nous avons été heurtés par la façon dont certains en parlent…Comme s’il était déjà mort…comme si c’était l’occasion de le remplacer, l’occasion de tirer à boulets rouges pendant qu’il ne sait ou ne peut pas s’exprimer… Personnellement, je suis interpelée aussi par le BUT donné à nos prières: « LA GUERISON du Pape »… Je préfère prier pour qu’il ait la force de vivre cette maladie, pour qu’il ne souffre pas trop, pour que la volonté du Père se réalise en lui et dans l’Eglise…Tant mieux s’il guérit mais si la volonté du Père est de le rappeler à Lui, Amen et que l’Eglise continue la mission de François…Je ne pense pas que nos prières doivent dire à Dieu ce qu’il doit faire pour François. Nous le confions à son Amour paternel et que l’Esprit nous guide tous! Merci Bernard. (Suzanne Carabin-Diérickx)

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