FUNERAILLES DE FRANCOIS, vues par le Ploumtion (n°7) : UNE ESPERANCE CONTAGIEUSE ET INARRÊTABLE !

Ce samedi matin, j’étais comme beaucoup d’entre vous devant ma télévision pour suivre – participer en direct à la célébration des funérailles de François sur la place Saint-Pierre de Rome, qui pour quelques heures est devenue la « place du Monde entier » : En effet, rarement en ce lieu il y a eu autant de visages et de tenues aussi divers et colorés, reflétant l’universalité de l’Eglise – un peu comme à la Pentecôte !  Juste retour des choses pour quelqu’un qui a réellement été le « curé du monde » avec un souci des plus petites brebis, des plus éloignées aussi de son troupeau, y compris de celles qui ne font pas partie de la bergerie ! Toujours, il a renvoyé les catholiques vers les « périphéries » et prôné une Eglise en sortie.

Le monde était donc au rendez-vous sur cette place, avec en surcroît les centaines de millions de téléspectateurs ou de croyants de toutes confessions, qui, chez eux dans leur maison ou dans les monastères, les communautés religieuses, les fraternités, s’associaient dans la prière à cette célébration. Ce qui m’a frappé en voyant les images, c’est le climat à la fois de recueillement mais aussi de joie, émanant de la foule rassemblée une dernière fois autour de son cher pape François. Une joie contenue, émue, mais sereine, douce et forte – dans la confiance que le Saint-Père défunt continuera à veiller sur le troupeau auprès du Seigneur qui l’accueille.

La reconnaissance aussi pour le témoignage qu’il a donné tout au long de son pontificat et de sa vie de l’importance qu’il accordait à chaque personne humaine, quelle que soit son origine, son sexe, sa race, son statut social, ses convictions philosophiques ou religieuses, et la valeur unique et irremplaçable de chacune d’elle aux yeux de Dieu – spécialement les plus pauvres et les plus faible, les plus méprisés dont il a constamment pris la défense. À travers ses paroles et ses gestes, dérangeants pour certains, tous se sont sentis accueillis, reconnus, aimés de Dieu. Il n’a pas voulu, dans ses volontés dernières, qu’on repousse les pauvres de Rome qui voudraient assister à ses funérailles : selon un des journalistes, il fallait carrément les enjamber pour accéder à la salle de presse !

L’adieu prié à la fin de la célébration par les chrétiens d’Orient, auxquels François était profondément attaché, m’a aussi particulièrement ému.

Curé-berger du monde, François portait sur lui « l’odeur des brebis », selon son mot qu’il avait adressé un jour aux prêtres : « Un berger doit être avec ses moutons, il doit même en porter l’odeur ! » Image réaliste, comme bien d’autres qu’il employait volontiers pour illustrer ses exhortations tant aux fidèles qu’aux responsables religieux qu’il mettait constamment en garde contre la déviation du cléricalisme, dénoncée comme un obstacle à l’amour et à la communion, un péché gravissime de l’Eglise selon lui. Parallèlement, le chantier qu’il a entrepris concernant l’Eglise entière pour y implémenter une nouvelle culture, celle de la synodalité, a rendu espoir à ceux qui continuaient de souffrir d’une Eglise trop pyramidale que le Concile n’avait pas suffit à convertir à la coresponsabilité et à l’égale dignité de tous les baptisés.

L’exigence et l’exemple de sobriété qui étaient propres à François resteront aussi comme une signature de son pontificat. Il a voulu simplifier la pompe et les cérémonials du Vatican et de la papauté dont la « richesse » fait encore souvent scandale – en tout cas l’étalage vaniteux qu’on en faisait chez certains prélats de la curie ; lui qui se contentait de peu a réduit les privilèges dont jouissaient ces derniers. Les funérailles de ce jour ont été à son image, d’une grande simplicité malgré l’immense foule, les évêques et tous les chefs d’Etat rassemblés : le rituel est exactement le même que pour n’importe quel baptisé, et le cercueil décoré d’une simple croix, posé directement à terre sans catafalque, disait bien que celui qu’on enterrait était d’abord un homme comme nous, qui comme tout homme, vient de la terre et retourne à la terre.

La sobriété qui a accompagné le pèlerinage du pape François en ce monde est en cohérence avec le message et l’appel radical adressé à nous et à l’humanité avec son texte marquant ‘’Laudato Si’’ pour exhorter au respect et à la protection de la nature dont nous faisons partie, une relation nouvelle avec l’environnement dans une optique chrétienne d’écologie intégrale.  

L’héritage de François n’a pas fini d’être reçu, exploré et exploité. Il a semé des graines, des graines d’espérance qui vont germer et transformer l’Eglise en profondeur, comme elles ont déjà touché et transformé nos cœurs malades que Jésus par son amour guérit.

Témoin et acteur de la miséricorde et de la tendresse divine pour tous les pécheurs, les malades dans leur chair ou leur âme et les personnes éloignées de Dieu ou de l’Eglise, enseveli dans cette même miséricorde en cette veille de la fête qui porte le même nom (Dimanche de la Divine Miséricorde) et que son prédécesseur saint Jean-Paul II avait instituée, François a magnifiquement porté le prénom qu’il a lui-même choisi et qui était son programme pastoral : Que la Vierge Marie, Mère de Miséricorde, saint François d’Assise et tous les saints du ciel viennent à sa rencontre et l’accueillent auprès de Celui qu’il a si bien servi !

François, pape mais aussi homme de convictions et de solidarités, a réveillé, suscité une nouvelle espérance dans l’Eglise et pour le monde : rien ne pourra l’arrêter !  « Spes non condundit »  – l’espérance ne déçoit pas – (Rm 5, 5).  À chacun de nous, il a confié le flambeau de l’espérance. Soyons au rendez-vous pour accompagner le futur nouveau pape sur ce chemin commun d’humanisation, de fraternité et de reconnaissance envers notre Créateur et sa création, pour y entraîner l’humanité de demain.  Que François nous bénisse tous !

Le Ploumtion

…comme le petit nuage (clin d’oeil) qui se baladait au-dessus de la basilique Saint-pierre au moment où François la quittait…

[revoir la matinée entière sur YouTube (TF1) : cliquez sur l’image ci-dessous]

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